Le CIRAS vous convie à une visite guidée des fouilles archéologiques de l’Hôtel-Dieu.
Rendez-vous sur place à 14h30.
Le service Archéologie Préventive d’Amiens
Métropole a entrepris une fouille préventive au 12,
rue de la Résistance, parcelle de 2500 m² mieux
connue des Amiénois comme l’ancien emplacement
du garage BMW auquel a succédé un parking durant
une petite décennie. Les résultats du diagnostic
archéologique réalisé en août 2016 et les recherches
documentaires montrent que l’on se situe sur une
partie des anciennes parcelles urbaines de l’Hôtel-
Dieu Saint-Jean d’Amiens. Cet établissement religieux, sous la gestion directe de l’évêque d’Amiens, a été implanté dans le quartier Saint-Leu vers les années 1230. Cette institution avait
vocation d’accueillir les malades et les pauvres de la ville et occupait un vaste domaine urbain, s’étendant de la grande « Chaussée aux blés » (actuelle rue Saint-Leu) vers les fortifications
médiévales de peu antérieures à l’installation de l’Hôtel-Dieu (fin XIIe siècle).
La fouille préventive entreprise depuis août 2017 (1500 m²) confirme les premières observations, en corrélation avec le géoréférencement des plans anciens. Les parcelles à l’ouest des bâtiments
de l’Hôtel-Dieu étaient occupées par des jardins et plusieurs cimetières. La parcelle en cours de fouille révèle l’existence d’un enclos cimétériale de grande étendue implantée sur un ancien îlot
de la Somme, portant la trace d’aménagements ordonnés dès le XIIIe siècle mais non exempte d’occupations plus anciennes. La fouille illustre ainsi comment d’un chenal naturel, l’homme a
progressivement contraint ce dernier sous la forme d’un canal en partie maçonnée puis l’a comblé pour rattacher cette parcelle aux restes des terrains d’Hôtel el-Dieu, probablement au cours du
XVIe siècle. On aborde ainsi toute la question de
l’urbanisation de la ville dans ce secteur, et ce jusqu’à nos jours
Enfin ce cimetière ainsi établi en fond de parcelle se
révèle être une zone d’inhumation très particulière en
raison des nombreuses fosses à sépultures multiples
actuellement reconnues. Ce phénomène est largement
attribué à des épisodes de mortalités élevées et/ou à des lieux où sont regroupés les personnes atteintes de
maladies contagieuses (lèpre par exemple) que
n’accueillent pas en temps ordinaire ce genre
d’établissement. On a donc ici l’opportunité d’étudier la
mise en place et la gestion d’un cimetière en milieu
hospitalier, fait rare en France.
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