CIN’ARCHEO vous convie à sa prochaine séance le vendredi 1er mars 2019 (20 h 30) à la DRAC (Salle Robida).
Le Ramesseum, c'est le "tombeau d'Osymandias" de l'historien grec Diodore de Sicile, le "Memnonium" du géographe Strabon et le "Rhamesséïon" de Jean-François Champollion et d'Ippolito Rosellini qui, lors de l'expédition franco-toscane de 1828-1829, lui donnèrent le nom qu'il porte encore aujourd'hui. Édifice parmi les plus grandioses de la rive occidentale de Thèbes, le Ramesseum a été construit au XIIIe siècle avant notre ère par l'un des plus illustres pharaons du Nouvel Empire : Ramsès II (1279-1212).
Ce vaste complexe, implanté à la lisière des terres agricoles et du piémont de la chaîne libyque, est aujourd'hui en partie ruiné, mais sa superficie d'antan est estimée à près de dix hectares. Il comprenait un temple d'une belle élégance architecturale, un édifice consacré au culte de Touy (mère du roi) et de Nefertari (grande épouse royale), des aménagements portuaires et un bassin, enfin un important ensemble de bâtiments en brique de terre crue associés à la vie administrative, économique, juridique et socio-culturelle. Deux hauts murs d'enceinte entouraient le temenos auquel on accédait depuis l'Est, après avoir franchi un monumental portail aujourd'hui disparu. Entre ces murs, prenaient place des allées processionnelles qui bordaient le temple sur trois de ses côtés. Dans son état initial, venaient encore s'y greffer des chapelles secondaires, un complexe chthonien et un autre solaire, ainsi qu'une bibliothèque.
Au sud de la première cour, subsistent les vestiges du palais royal (récemment restauré), où le souverain pouvait se rendre lors de ses visites à Thèbes. Plusieurs dépendances se partageaient l'étendue des secteurs administratifs et économiques qui occupent trois des côtés du temple. Au sud, avaient été installés une "maison de vie", des cuisines et des boulangeries, un économat et des ateliers. À l'ouest et au nord, prennent place de nombreux entrepôts où étaient stockés jadis les produits qui venaient des domaines agricoles de la Couronne ou émanaient de tributs des contrées étrangères. À l'intérieur de ces bâtiments voûtés étaient notamment emmagasinés le vin, la bière, les huiles et les graisses, le miel, les céréales et bien d'autres denrées encore, nécessaires pour la préparation des offrandes divines, mais qui étaient également consommées par le personnel de l'institution, voire remis en guise de salaire en nature aux fonctionnaires royaux et notamment aux artisans chargés de creuser et de décorer les tombes royales. Au nord-ouest, entre ces magasins, se dressait une longue salle à colonnes dont la fonction de «Trésor» (ou per-hedj) a été reconnue. C'est dans cet espace couvert et sans doute même protégé, que devait se trouver l’administration principale du temple. Dans d’autres officines, devaient être conservées et exploitées les matières les plus précieuses, comme les encens ou les baumes et les parfums que l'on utilisait essentiellement pour les cérémonies religieuses. Vers le nord-est, existaient de luxuriants jardins reproduits sur l’une des parois de la tombe de Nedjemger (TT.138) et même un bassin rituel qui devait aussi permettre d'approvisionner le temple en eau. Les fouilles n'en ont rien révélé jusqu'à présent, mais il est vrai que cette zone a été très bouleversée en raison des cultures dont l'extension atteint désormais les abords du premier pylône. [Texte © Christian Leblanc].
Ce film-reportage (105’), réalisé par Pascal Pelletier et commenté par Christian Leblanc, Directeur de Recherche Émérite au CNRS et Président de l'Association pour la Sauvegarde du Ramesseum (http://www.asramesseum.org/)a été réalisé dans le cadre du voyage organisé à Louqsor du 28 au 30 octobre 2016 au profit de l'A.S.R.
PROCHAIN CIN’ARCHEO 5 avril 2019
Écrire commentaire